Le commando Anis NACCACHE
ou quand la Révolution islamique
s'invite en France
Le 18 juillet 1980, à Neuilly, Chapour BAKHTIAR, dernier Premier ministre du Shah d'Iran, réfugié politique en France, opposant laïciste à l'ayatollah KHOMEINY, échappe de justesse à une première tentative, avortée, d'assassinat menée par un commando libano-iranien dirigé par le terroriste libanais Anis NACCACHE, ex-complice du terroriste vénézuélien Carlos, qui deviendra l'enjeu d'intenses négociations secrètes, à base d'enlèvements et d'attentats notamment, entre la République islamique d'Iran et la République française.
Bilan de cette sanglante tentative d'assassinat :
·deux morts:
-une voisine, Yvonne STEIN, 44 ans
-un policier, Jean-Michel JAMME, 23 ans
·trois personnes grièvement blessées:
-Vivianne STEIN, 37 ans, soeur de la voisine
-Bernard VIGNA, 22 ans, jeune gardien de la paix, rentré dans la police moins de deux ans plus tôt, Bernard VIGNA restera à jamais paraplégique et s'éteindra prématurément à 51 ans le 4 février 2008 au grade de capitaine, dans l'indifférence générale, après une vie détruite, faite de souffrances morales et physiques dues aux séquelles de ses blessures.
- un jeune policier en faction
Le libanais Anis NACCACHE et tous les membres de son commandos seront finalement libérés de manière anticipée suite à une surprenante grâce présidentielle accordée symboliquement le 27 juillet 1990, dix ans, jour pour jour, après la disparition prématurée du Shah d'Iran en exil.
Très exactement un an et 10 jours plus tard, le 6 août 1991, Chapour BAKHTIAR périra, cette fois dans sa résidence de Suresnes, littéralement égorgé au couteau avec une rare barbarie par un commando venu tout droit de Téhéran, et ce, malgré la protection policière qui entourait sa résidence.
Anis NACCACHE coule, depuis lors, des jours heureux entre l'Iran et le Liban et est devenu un richissime homme d'affaire qui avoue cyniquement ne rien regretter, bien au contraire.
Quant aux autres membres du commando, nul hormis Naccache, jamais interrogé à ce sujet, ne sait ce qu'il est advenu d'eux, en cause l'incuriosité des journalistes, l'indifférence de l'opinion publique et un certain culte de l'impunité en matière de terrorisme!